Quand on a suivi un enseignement, quand on l'a pratiqué suffisamment longtemps, il arrive un moment où il s'intègre à notre quotidien et il devient véritablement un art de vivre.
Le petit texte qui suit est une invitation à la sincérité en ces temps de confusion :
Oser la sincérité et ne plus mentir
Désirer la joie, c’est désirer la clarté. C’est précisément parce que
nous éprouvons ce besoin de clarté dans notre vie que nous nous mettons en
mouvement. Comme une nécessité qui nous secoue, qui nous pousse à nous
réveiller. On ne veut plus répéter les mêmes situations de souffrance, on veut comprendre,
on veut sortir de la confusion dans laquelle on se trouve.
C’est avec l’aide de
cette dynamique que l’on peut poser une intention qui sera capitale pour tout
le travail à venir : oser la sincérité, oser l’authenticité, quitter
l’habitude du mensonge.
Ne plus mentir, ne
plus se mentir ! En lisant cette invitation, notre première réaction risque
d’être une réaction de recul. Et pourtant…
Si je veux me
rencontrer, me connaître, sortir de mes mécanismes réactifs, il va falloir que
je me confronte à la question de mes mensonges continuels, ceux que je me
raconte comme ceux que je raconte aux autres.
Comment puis-je
changer ma relation au monde, comment puis-je sortir de cette position d’agresseur
et d’agressé, de bourreau et de victime dans laquelle je me mets constamment, comment
puis-je accueillir mes pensées, mes émotions, mes sensations, si je ne pose pas
en moi une intention de sincérité, d’authenticité ? Être honnête avec soi-même.
Accepter de se regarder en face. (...)
Dès que l’on ment,
on se scinde en deux, on se divise. C’est pour cette raison que cette question
est si fondamentale. Il ne s’agit pas de la transgression d’une simple morale
sociale, il s’agit d’une perturbation directe de notre propre intégrité.
Je ne
peux pas m’engager dans un processus de conscience si je ne pose pas préalablement
en moi cette intention de clarté vis-à-vis de mes propres mensonges.(...)
Refuser de se mentir
et de mentir aux autres nous ouvre ainsi à une profondeur intérieure
particulièrement précieuse. Ce qui est à l’œuvre, c’est de pouvoir non
seulement mettre de la clarté dans nos vies mais surtout, de commencer à se
respecter et à s’aimer. Car c’est bien d’amour qu’il s’agit. Dès que nous
posons cette intention d’honnêteté en nous, on pourrait dire que nous recevons notre
première leçon sur « comment nous aimer ».
Extrait de "Vivre dans la beauté, une spiritualité sensitive" de Robert Eymeri, éditions Almora, 2019.
Ce livre est une exploration plus personnelle de la voie du sentir et des liens qu'elle entretient avec les grandes figures de Jésus et Marie.